Explorer les tableaux anciens par spectrométrie de masse - Alain Brunelle
Rencontre avec Alain Brunelle, porteur de projet AAP 2021, du Laboratoire d'Archéologie Moléculaire et Structurale
Alain BrunelleLe premier champ d’application désigné est le patrimoine, mais la méthode pourra s’appliquer à l’étude de matériaux au sens large.
Le projet de recherche d’Alain Brunel et de Michel Sablier ambitionne de produire des analyses complètes en associant deux méthodes : la spectrométrie de masse associée à la chromatographie gazeuse bidimensionnelle pourront ainsi enrichir les caractérisations d’échantillons dans tous les champs de la recherche en science des matériaux.
Dans quel axe thématique s’inscrit votre projet ?
Notre projet répond à la thématique Méthode, technique et innovation. Il vise à améliorer l’analyse de tableaux anciens par les méthodes d’imagerie par spectrométrie de masse TOF-SIMS (spectrométrie de masse d’ions secondaires par temps de vol) en les enrichissant par des analyses poussées en Py-GCxGC/MS (chromatographie gazeuse bidimensionnelle couplée à la spectrométrie de masse).
Alain BrunelleJ’explore les capacités de l’imagerie par spectrométrie de masse pour l’analyse de tableaux anciens.
Pourquoi développer une action de recherche dans cette direction ?
Depuis mon arrivée au LAMS en janvier 2019, j’explore les capacités de l’imagerie par spectrométrie de masse TOF-SIMS pour l’analyse d’objets patrimoniaux, en particulier les prélèvements de tableaux anciens. Cette méthode permet d’obtenir une analyse de la composition organique et minérale de la surface d’un échantillon à une échelle de moins d’un micromètre. Les huiles sont bien caractérisées, mais les liants à base d’œuf ou de protéines restent une difficulté, tout comme les résines et les cires.La chromatographie gazeuse bidimensionnelle couplée à la spectrométrie de masse est une méthode séparative qui apporterait un éclairage complémentaire en réalisant une analyse complète d’un échantillon.
Quel est l’origine de votre projet de recherche ?
Une première thèse consacrée aux développements de méthodes en imagerie par spectrométrie de masse d’échantillons a montré les grands avantages de cette méthode mais aussi des limites dans l’identification des liants organiques. L’idée est naturellement venue de se tourner vers une autre méthode innovante et complémentaire.
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Alain BrunelleNous espérons que iMAT apportera plus de visibilité à ce projet et une plus grande intégration dans le campus de la FSI.
Le projet ambitionne de caractériser en imagerie TOF-SIMS les liants organiques, leurs produits de dégradations et leurs interactions avec le milieu environnant à l’aide d’analyses croisées avec la chromatographie gazeuse. Les tests seront réalisés sur des échantillons modèles ou sans valeur historique avant d’appliquer la méthode à des échantillons de peintures anciennes.
Quels en seraient les champs d’application éventuels ?
Le premier champ d’application désigné est le patrimoine, mais la méthode pourra s’appliquer à l’étude de matériaux au sens large, en particulier des matériaux complexes comme des mélanges de liants et de pigments, ou entre des matériaux organiques et minéraux…
Votre projet est-il collaboratif ?
Compte-tenu des nécessités scientifiques et techniques, la collaboration s’est naturellement établie avec Michel Sablier, DR CNRS au CRC (MNHN), spécialiste reconnu en GC-2D. Nous nous connaissons depuis de nombreuses années à travers la communauté française en spectrométrie de masse mais nous n’avions cependant jamais réellement travaillé ensemble.
Le projet de thèse mûrissait dans les discussions entre Michel Sablier et moi il s’est inséré tout naturellement dans la thématique Méthode, technique et innovation. Nous espérons que l’institut apportera plus de visibilité à ce projet et j’espère aussi une plus grande intégration dans le campus de la faculté de Sciences et Ingénierie où je suis encore un petit nouveau.